L’absence de déclaration de cession d’un véhicule sur le site de l’ANTS par l’ancien propriétaire bloque toute demande de carte grise pour l’acheteur. Sans code de cession, le changement de titulaire devient impossible, même avec un certificat de vente signé. La loi impose pourtant cette formalité, sous peine de sanctions pour les deux parties.
Dans certains cas, le vendeur refuse toute démarche ou ne répond plus. Les conséquences administratives s’accumulent alors, exposant l’acquéreur à des risques de litiges et d’amendes. Plusieurs solutions existent pour débloquer la situation, mais chacune présente ses propres limites.
Plan de l'article
- Quand le vendeur ne déclare pas la vente : comprendre les enjeux pour l’acheteur
- Quels sont les risques si la cession n’est pas enregistrée sur l’ANTS ?
- Perte ou absence du code de cession : quelles solutions concrètes pour immatriculer le véhicule ?
- Conseils pratiques pour éviter les litiges administratifs lors d’une vente de voiture
Quand le vendeur ne déclare pas la vente : comprendre les enjeux pour l’acheteur
Acquérir une voiture d’occasion, c’est aussi s’aventurer dans les arcanes de la paperasse. Si le vendeur fait l’impasse sur la déclaration de cession sur l’ANTS, c’est le début d’une série de complications administratives pour l’acheteur. La demande de carte grise se heurte alors à un mur invisible. Sans déclaration de cession enregistrée, impossible d’obtenir ce fameux code de cession, indispensable pour effectuer le changement de titulaire sur le site de l’agence nationale des titres sécurisés.
Cette impasse n’a rien d’exceptionnel. Même avec le certificat de cession signé, la carte grise barrée et le contrôle technique en poche, rien ne bouge tant que la déclaration n’est pas saisie sur la plateforme de l’ANTS. Or, il arrive que le vendeur tarde, néglige ou refuse cette formalité. Conséquence directe : l’acheteur circule avec un véhicule dont le dossier administratif reste bloqué, ce qui entraîne plusieurs difficultés concrètes.
Voici ce à quoi l’acheteur s’expose en cas de manquement :
- Impossible d’obtenir un certificat d’immatriculation à son nom
- Risques lors d’un contrôle routier ou d’une future revente
- Responsabilité légale qui demeure sur les épaules de l’ancien propriétaire
La déclaration de cession est donc bien plus qu’un simple acte administratif : elle enclenche le transfert officiel de propriété. Sans accusé d’enregistrement ni code de cession, le dossier reste figé sur le site de l’ANTS. L’acheteur, impuissant, multiplie les relances qui, si le vendeur ne daigne pas répondre, n’aboutissent à rien. La confiance s’effrite, et la transaction vire au parcours d’obstacles.
Quels sont les risques si la cession n’est pas enregistrée sur l’ANTS ?
Les répercussions d’une déclaration de cession absente du système ANTS sont immédiates et lourdes de conséquences pour les deux parties. Pour l’acheteur, la première déconvenue frappe en plein cœur : la demande de certificat d’immatriculation est systématiquement rejetée. Impossible de faire reconnaître officiellement le changement de titulaire. Le véhicule, aux yeux de l’administration, demeure la propriété de l’ancien propriétaire.
Ce blocage entraîne une série de risques concrets, dont voici les plus courants :
- Responsabilité pénale et civile : Toute infraction commise avec la voiture, excès de vitesse, stationnement illicite, accident non signalé, retombe automatiquement sur le précédent titulaire. Les contraventions s’accumulent à son adresse, avec parfois des majorations. Il devra se justifier pour chaque fait.
- Sanctions lors d’un contrôle : Circuler sans certificat d’immatriculation à son nom expose l’acheteur à une amende de 135 €, qui peut grimper en cas d’oubli de paiement. La tolérance est nulle.
- Blocage administratif : Tant que la situation n’est pas régularisée, impossible de revendre la voiture ou d’entamer une autre démarche. L’absence de déclaration de cession enregistrée ferme toute porte sur l’agence nationale des titres sécurisés (ANTS).
Quant au vendeur, il reste solidaire du véhicule tant que la vente n’a pas été formalisée : impôts, sinistres éventuels, retraits de points de permis, tout peut continuer à le concerner. Autant dire que cette formalité ne souffre aucune approximation, car la moindre faille déclenche une avalanche de complications et de responsabilités partagées.
Perte ou absence du code de cession : quelles solutions concrètes pour immatriculer le véhicule ?
Lorsque le code de cession fait défaut, le dossier d’immatriculation est à l’arrêt. Pourtant, tout n’est pas figé. Première étape : reprendre contact avec le vendeur. Demandez-lui de se connecter à son espace ANTS pour retrouver ou générer à nouveau ce code. Il est parfois mentionné dans l’accusé d’enregistrement reçu par mail juste après la déclaration en ligne. Si le vendeur se dérobe ou ne donne plus signe de vie, il reste des pistes à explorer.
Autre recours : sollicitez un point d’accueil préfectoral ou passez par un professionnel de l’automobile habilité SIV. Ces interlocuteurs, grâce à leur accès direct au système, peuvent intervenir dans certaines situations. Présentez le certificat de cession signé, la carte grise barrée et tous les justificatifs à disposition. Expliquez en détail l’absence du code : selon le cas, le service pourra débloquer la cession ou ouvrir une procédure manuelle d’enregistrement.
Une autre solution consiste à rédiger une attestation sur l’honneur décrivant précisément le problème, à joindre à votre dossier. L’ANTS ou le professionnel pourra alors étudier la demande, même en l’absence du code. La clé : rassembler un maximum de pièces justificatives, argumenter votre démarche et maintenir la pression. Tant que la déclaration de cession en ligne n’est pas intégrée au système, la carte grise reste hors d’atteinte.
Conseils pratiques pour éviter les litiges administratifs lors d’une vente de voiture
Un changement de titulaire qui capote à cause d’une déclaration de cession négligée, c’est une source de frustration évitable. Pour ne pas transformer la vente d’un véhicule en épreuve, quelques réflexes font toute la différence.
Pensez à appliquer ces précautions lors de la transaction :
- Complétez ensemble le certificat de cession (Cerfa 15776*02), sur place, en deux exemplaires séparés. Vérifiez soigneusement chaque mention et chaque signature. Une erreur ou une rature peut attirer l’attention de l’ANTS et retarder la procédure.
- Barrez la carte grise d’un trait, inscrivez « vendu le » avec la date et l’heure, puis signez à l’endroit prévu. La carte grise barrée reste une garantie de protection pour l’ancien propriétaire.
- Effectuez la déclaration de cession immédiatement sur le site de l’agence nationale des titres sécurisés (ANTS) dès que la vente est conclue. Le vendeur doit remettre à l’acheteur l’accusé d’enregistrement et le code de cession, indispensables pour l’immatriculation.
Une astuce : ne partez jamais sans avoir tous les documents en main. Si le vendeur est réticent, proposez de réaliser la déclaration ensemble, directement sur un smartphone ou une tablette. Les professionnels de l’automobile habilités SIV peuvent aussi vous guider et garantir la sécurité de la démarche. Clarté, rigueur et transparence restent vos alliés pour que la cession de véhicule ne vire jamais au casse-tête administratif.
Au bout du compte, un simple oubli ou une négligence peut faire dérailler toute la procédure. Mieux vaut prévenir : chaque étape bouclée, chaque document validé, c’est une tranquillité retrouvée pour le vendeur comme pour l’acheteur. Qui voudrait prendre le risque de se retrouver, du jour au lendemain, propriétaire sur le papier d’une voiture qu’on n’a plus ?


