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Voiture diesel : peut-on encore en acheter en France ?

Le diesel n’a pas disparu, loin s’en faut, même si les panneaux d’interdiction se multiplient à l’entrée des métropoles. Dans les veines du pays, sur ces routes de campagne oubliées, une vieille Clio grise démarre chaque matin. Son propriétaire l’avoue sans détour : aucune voiture électrique ne lui fera sacrifier ses économies à la pompe.

Mais la réalité a changé de visage. Entre les restrictions qui s’empilent, les malus écologiques et la crainte d’un bannissement total, acheter une voiture diesel ressemble désormais à un numéro d’équilibriste. Faut-il persister ou tourner la page ? Les futurs acheteurs avancent en terrain miné, entre textes de loi mouvants et modèles qui se raréfient. Quant aux concessionnaires, ils attendent, aux aguets, prêts à réagir à la moindre inflexion de la politique automobile.

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Où en est vraiment le diesel en France aujourd’hui ?

L’époque où le diesel dominait sans partage les ventes françaises touche à sa fin. Souvenez-vous : en 2012, quasiment trois quarts des voitures neuves vendues dans l’Hexagone carburaient au gazole. Aujourd’hui, la tendance s’est complètement inversée : moins d’une voiture sur dix immatriculée roule au diesel. Les géants du secteur — Peugeot, Renault, Volkswagen, BMW, Audi, Mercedes, Citroën, Volvo, Opel — réduisent drastiquement la voilure sur cette motorisation.

Pourquoi ? Les vagues successives de normes européennes, la pression accrue sur les émissions polluantes et la montée en puissance des zones à faibles émissions rendent la vie dure au diesel. L’essence, puis l’hybride et l’électrique, s’emparent peu à peu du marché. Sans compter le malus écologique qui frappe fort, en particulier sur les gros moteurs diesel, y compris ceux des SUV familiaux autrefois adulés.

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Pourtant, le diesel n’a pas perdu tous ses fidèles. Sur le marché de l’occasion, l’offre reste vaste : on y trouve des modèles récents avec beaucoup de kilomètres, proposés à des tarifs attractifs. Les gros rouleurs, les commerciaux, certains taxis ne jurent encore que par l’autonomie du diesel sur l’autoroute.

  • Les citadines et compactes penchent désormais vers l’essence ou l’hybride.
  • Les grandes berlines allemandes maintiennent quelques moteurs diesel, mais ils deviennent rares.
  • En neuf, le diesel se fait discret chez les concessionnaires français.

Le marché français du diesel se métamorphose, sous la double pression des usages, des règles qui changent et des nouvelles attentes des automobilistes.

Zones à faibles émissions, restrictions : ce qui change pour les conducteurs

La France accélère la cadence avec l’extension des zones à faibles émissions (ZFE). Paris, Lyon, Marseille, Grenoble, Strasbourg, Montpellier, Toulouse, Grand Paris : la liste des villes où l’accès se complique pour les voitures diesel ne cesse de s’allonger. Toutes s’appuient sur le système des vignettes Crit’Air, qui classe chaque véhicule selon ses émissions polluantes.

  • Un diesel d’avant 2006 (Crit’Air 5 ou non classé) est désormais persona non grata dans les ZFE.
  • Les modèles produits entre 2006 et 2010 (Crit’Air 4) subissent le même sort, progressivement.
  • Les diesels Crit’Air 2, donc immatriculés après 2011, restent encore tolérés, mais leur horizon s’assombrit.

Chaque métropole avance à son rythme : certaines bannissent déjà les Crit’Air 3, d’autres préparent une exclusion totale du diesel avant 2025. Caméras automatiques, verbalisations par courrier : la surveillance se muscle. Pour les conducteurs de diesel en ville, la liste des contraintes s’allonge : accès restreint, horaires imposés, amendes qui tombent sans pitié. Seules les voitures Crit’Air 1 ou électriques circulent encore librement.

Le maillage des restrictions évolue sans cesse. Avant d’acheter, il faut vérifier la compatibilité de votre future voiture avec les règles de votre agglomération. Le marché de l’occasion s’ajuste, mais la dépréciation s’accélère pour les modèles les plus touchés par ces interdictions.

Voiture diesel : qui a encore intérêt à acheter en 2024 ?

En 2024, acheter une voiture diesel n’a rien d’un automatisme : c’est une décision qui s’appuie sur votre usage réel. Les gros rouleurs, ceux qui dépassent 20 000 kilomètres par an, continuent d’y trouver leur compte. Pourquoi ? Grâce à la faible consommation du diesel et à un prix au litre généralement inférieur à celui de l’essence. Les professionnels du transport ou du BTP restent aussi concernés.

Le diesel conserve surtout du sens loin des grandes villes : sur autoroute, en zone rurale ou périurbaine, là où les restrictions ne s’appliquent pas. Les modèles les plus récents, homologués Euro 6d, affichent des émissions de NOx réduites et restent très compétitifs sur le marché de l’occasion, notamment en termes d’équipement et de rapport qualité-prix.

  • Pour les gros rouleurs, le surcoût du diesel s’amortit dès 15 à 20 000 km par an.
  • En dehors des agglomérations, le diesel reste une option pertinente.
  • Sur le marché de l’occasion, la décote s’accélère, mais de bonnes affaires existent pour qui cherche bien.

Côté neuf, l’offre se contracte : Peugeot, Renault, Volkswagen ou Mercedes misent désormais l’essentiel de leurs gammes sur l’essence ou l’hybride. Le diesel subsiste pour quelques SUV, breaks et utilitaires. Avant de vous décider, posez-vous la question : combien de kilomètres chaque année ? Quel accès aux centres-villes pour demain ? Quelle fiscalité dans votre région ?

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Conseils pratiques pour un achat diesel réfléchi et sans mauvaise surprise

Avant de signer pour une voiture diesel, posez-vous les bonnes questions : parcours réguliers, environnement de circulation, accès potentiel aux zones à faibles émissions. Préférez les modèles récents, conformes à la norme Euro 6d : ils émettent moins de NOx et de particules fines, et résistent mieux aux interdictions.

  • Examinez l’historique d’entretien : le filtre à particules et le système AdBlue doivent être impeccables.
  • Feuilletez le carnet d’entretien : des révisions bâclées annoncent souvent des pannes coûteuses.
  • Comparez le prix du carburant selon votre région : la fiscalité locale peut faire pencher la balance.

Préparez un budget entretien supérieur à celui d’une essence, surtout pour les diesels modernes. Injecteurs, filtre à particules, vanne EGR : la facture grimpe vite au moindre souci. Sur une occasion, exigez un contrôle technique récent et inspectez les relevés d’émissions.

Ciblez les modèles sobres et fiables. Le marché regorge de Peugeot, Renault ou Volkswagen diesel à prix alléchants, mais seuls les exemplaires soigneusement suivis tiennent leurs promesses. Une voiture diesel bien choisie reste un allié fidèle, à condition de ne pas ignorer le vent qui tourne.

À l’heure des choix décisifs, la silhouette discrète du diesel continue de tracer sa route, sur les départementales et dans les souvenirs. Reste à savoir combien de temps encore elle résistera à la grande marée du changement.

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